Eugène François Auguste d'Arnauld, baron de Vitrolles, né le 11 août 1774 au château de Vitrolles et mort le 1er août 1854 à Paris est un homme politique français.

Fils d'un conseiller du Parlement d'Aix, il suit ses études au collège de Monistrol, près du Puy, sous la direction de son oncle, l'abbé de Pina, vicaire général du diocèse, et sous la férule effective d'un pédagogue renommé, l'abbé Proyart.
Au moment de la Révolution, lui et sa famille émigrent, ce qui le pousse à s'engager dans l'armée du prince de Condé lors des campagnes de 1792 à 1794, au sein notamment du corps de Bussy, portant fièrement le nom de Chevaliers de la Couronne.
Rayé de la liste des émigrés sous le Consulat, il fait son retour en France à partir de 1799. Il arrive à Paris en mars 1800 et y demeure quelques temps, avant de reprendre le chemin de Vitrolles, tout en conservant des contacts fréquents avec la capitale.
Il devient rapidement maire de la commune, puis conseiller général du département des Hautes-Alpes, pour finalement être nommé inspecteur des bergeries impériales. C'est le 15 juin 1812 que Napoléon Ier le fait baron.
Alors que l'Empire vascille, il se rend à Paris à partir de 1813 et se rapproche des royalistes. Il se lie notamment avec le duc de Dalberg et Talleyrand. En février 1814, il se rend au congrès de Châtillon-sur-Seine pour y défendre la cause des Bourbons auprès des Alliés. Après quoi il est envoyé à Nancy pour annoncer au comte d'Artois la décision des puissances étrangères. Sur le trajet du retour, il est arrêté par les troupes impériales, mais parvient finalement à s'échapper pour rentrer à Paris, occupé depuis mars 1814 par la coalition étrangère.
Le 12 avril 1814 il est nommé secrétaire d'État provisoire, avant d'être confirmé dans ses fonctions par Louis XVIII. Dès lors, le baron de Vitrolles devient un personnage central de la première Restauration, étant par exemple le seul à avoir contresigné la Déclaration de Saint-Ouen du 2 mai 1814 ainsi que les premiers actes du nouveau gouvernement, et ce jusqu'en mars 1815 et le retour de Napoléon.
Pendant les Cent-Jours, il tente de soulever le Midi, mais est arrêté à Toulouse le 14 avril 1815. Emprisonné à Vincennes, puis à la prison de l'Abbaye, il est rendu à la liberté par la défaite de Napoléon Ier à Waterloo. Élu député ultra des Basses-Alpes en août 1815, il est simultanément nommé ministre d'État, ce qui lui permet alors de rentrer au conseil privé du roi. Dans le même temps, il est également nommé secrétaire des conseils, jusqu'à la disparition de la titulature en août 1817, alors qu'elle ne conférait plus le droit d'entrer au conseil des ministres dès la fin de 1815. C'est d'ailleurs pendant cette période qu'il publie sa brochure intitulée Du ministère dans un gouvernement représentatif.
En 1824, au moment de l'intronisation de Charles X, il retrouve son titre de ministre d'État, avant d'être nommé ambassadeur de France en Italie à partir de décembre 1827, tout d'abord à Turin, puis auprès du grand-duc de Florence. L'année suivante, il obtient le grade de maréchal de camp et le roi le fait pair de France.
En pleine crise sociale et politique, il demande le retrait des ordonnances de Saint-Cloud du 25 juillet 1830, qu'il n'obtiendra finalement que le 29 du même mois, jour de triomphe de l'insurrection dite des « Trois Glorieuses » au terme de laquelle les Bourbons finissent par tomber.
Après les événements de 1830, malgré une vaine participation à la tentative de la duchesse de Berry de renverser la monarchie de Juillet, au cours de laquelle il sera brièvement arrêté puis relâché, le baron de Vitrolles décide de se retirer et finit par s'éteindre le 2 août 1854 dans son appartement parisien sis au 54 rue Saint-Lazare. Son corps est alors transporté de Paris à Vitrolles, où il est inhumé le 7 août 1854.
 
Le baron de Vitrolles a épousé à Erfurt (Allemagne), en février 1795, la fille adoptive de la princesse de Bouillon, Maria Theresia Wilhelmine Joséphine Antoinette de Folleville, née à Ruremonde (Pays-Bas) en 1773 et décédée à Vitrolles, le 9 octobre 1839.
De ce mariage, sont nés : Auguste Oswald (1796-1876), Amélie Edwige Joséphine Emma Philippine (1797-1829) et Guillaume (1802-1876), officier de marine, démissionnaire en 1830, vice-président du Conseil général de l'Ardèche.

​​​​​​​Sources :
Archives nationales, fonds Vitrolles (790AP).
Article Eugène François d'Arnauld de Wikipédia en français (auteurs).
Notice d'autorité BnF n° : FRBNF12510815